« Metternich » : extraits marquants


À la suite de notre chronique littéraire, retrouvez dès à présent nos notes de lecture de l’ouvrage « Metternich », par Luigi Mascilli Migliorni, ainsi que quelques extraits marquants.


Sur le Saint-Empire romain germanique : « Il conviendrait d’envisager […] la tradition du Saint-Empire romain qui s’était manifesté sur ces termes [de Moselle] sous l’aspect des particularismes féodaux auxquels il devrait, d’une certaine manière, son origine et sa raison d’être, tout comme il était débiteur envers le catholicisme, très développé en ces lieux, d’un universalisme capable de compenser les morcellements des égoïsmes féodaux. On peut donc penser à une Europe de petites patries, dont la faible vocation au conflit trouvait, dans le cadre rassurant d’une structure impériale souple, conciliante et pacifiste, un lieu où se fondre. »

Page 13

« L’Allemagne est pour Metternich une forme politique, ou plus exactement une forme politique et juridique, caractérisée par la coprésence de formes politiques différentes. Si — comme on a voulu le dire — durant cette période, l’Allemagne apparaît à Metternich subordonnées à l’Autriche, cela ne signifie pas qu’il n’ait pas développé une idée de l’Allemagne, mais que cette idée (autre signe de la maturité évidente de la réflexion) à déjà pris l’aspect du Bund, d’une conception plurielle et fédérale de l’espace allemand. »

Page 61

Sur le peuple : « Entouré d’une multitude inintelligente qui s’intitulait le peuple, je venais d’assister au pillage de l’Hôtel de ville de Strasbourg, acte de vandalisme commis par une populace en colère, qui se considérait également comme étant le peuple. »

Page 19, citation d’Arthur Young (juillet 1789)

Sur les Lumières allemandes et françaises : « La distinction entre les Lumières et la Révolution, plus exactement entre les Lumières allemandes et la Révolution française, devient le préambule intellectuel d’un destin historique, qui voit le monde germanique, prêt à se soustraire aux nouveautés venant de l’autre rive du Rhin, au nom d’une civilisation des réformes plutôt que de la Révolution, dont les politiques du XVIII e siècle, conduites par Marie-Thérèse d’abord et Joseph II ensuite, ont su le marquer. »

Page 21

Sur l’image des Français : [Les Français ont] « de gros pantalons bleus, une petite veste bleue ou de toute couleur, de vilains mouchoirs de soie ou de coton autour du cou, les cheveux longs, noirs, sales, d’énormes chapeaux, avec un énorme plumet rouge qui couronne ce hideux chef. »

Page 42

Sur les intérêts autrichiens : « Metternich avait de la peine à comprendre comment, avec une perception si précise des graves conséquences qui résultaient de l’organisation d’un système réduisant le poids des principautés catholiques, et de moindre importance, séculaire réseau de soutien de l’Autriche, ce qui préjugeait des possibilités futures de contrôle du territoire allemand, il était possible de maintenir un rapport amical avec le Premier consul, le reconnaissant comme seul homme capable de garantir la paix en Europe et de combattre de nouvelles flambées révolutionnaires. »

Page 62

Sur l’Italie : « Au moment où « les desseins progressifs de restauration de l’empire de Charlemagne« , à l’intérieur desquels agit la politique napoléonienne, apparaissent comme une réplique, surchargées d’évocations, Metternich prend conscience du caractère indispensable de l’Italie pour des raisons stratégiques, mais plus encore, pour des raisons de nature éthique et historique. »

Page 67

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