NOTE — Le guesdisme


À la suite de notre émission Concept doctrinal, retrouvez dès à présent notre note historique sur le guesdisme. Il s’agit d’une des premières formes de socialisme en France.

► L’homme du guedisme, Jules Guesde

Qu’est-ce que le guesdisme ? C’est à cette question que tâche de répondre l’historien français Jean-Numa Ducange, proche du Parti socialiste (PS), dans une biographie sortie en 2017 — Jules Guesde, l’anti-Jaurès ? et qui, de manière révélatrice, demeure l’un des seuls livres sur cette figure politique, un siècle après sa mort. Car Jules Guesde (1845-1922), même jusque dans les rangs de la gauche, n’est ni très connu, ni très estimé. Son oeuvre, au reste, n’est plus célébrée par ce que sont les socialistes du PS au XXIe siècle, mais par des minorités extérieures au monde socialiste, notamment, chez les communistes.

La figure de Guesde est dominée par d’autres pères fondateurs des gauches françaises. Au demeurant, ces figures sont souvent plus consensuelles : il y a là Jean Jaurès (1859-1914), Georges Clemenceau (1841-1929) et Léon Gambetta (1838-1882), avant tout.

Par ses idées, le guesdisme apporte sa pierre au premier communisme français, celui du congrès de Tours de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) de 1920, constitutif par scission majoritaire du futur PCF. Pour autant, on le verra, Jules Guesde n’est pas au nombre des scissionnistes, tel Léon Blum, dont il est très différent, mais avec qui il partage une fidélité affective à « la Vielle maison » socialiste.

À l’époque où se met en place de tout premier parti communiste français — la SFIC — Guesde est au crépuscule d’une vie militante bien remplie, commencée durant l' »Année terrible » de la Commune de Paris, bien que loin de celle-ci, en province. Le demi-siècle qui suit ce baptême du feu politique qu’est 1871, année de révélation militante pour beaucoup à gauche, tel Clemenceau, est une lente évolution d’une forme d’action révolutionnaire refusant une démocratie jugée « bourgeoise » à une forme minimale de participation gouvernementale, par l’entrée des guesdistes dans l’Union sacrée, et celle de Guesde lui-même dans le gouvernement la mettant en place.

Est-ce le seul contexte de la Grande guerre — dramatique au demeurant — qui explique la participation de Guesde au Gouvernement, et l’intégration de plusieurs des siens dans son cabinet, en 1914 ? Où ne sont-ce pas plutôt les évolutions successives du guesdisme, qui, par pragmatisme, rompt partiellement avec sa théorique révolutionnaire, fort d’années de pratique du socialisme municipal, et de socialisme unifié. Nous envisagerons successivement ces deux dimensions du socialisme français, en tâchant de comprendre l’importance de Guesde et de ses militants dans chacune d’elle. Cette préhistoire du socialisme français est aussi celle de la politique française : avant les premiers partis légalement constitués (ils le seront à partir de 1901 avec la loi sur les associations), avant les premiers groupes parlementaires, quand les gauche se confondent à peu près par métonymie avec les républicains, et les droites, avec les royalistes.

Et cependant, à gauche, certaines fractions socialistes rejettent la république au profit de la révolution. Et cependant encore, à droite, se prépare le « Ralliement » : celui des conservateurs les plus modérés au régime républicain.

► Aux origines du socialisme, les guesdistes

Dans cette préhistoire de la politique française contemporaine, donc, même pas un siècle après la Révolution, et quelques années après la chute du régime impérial de Napoléon III (1808-1873), la gauche du parti républicain prend conscience d’elle-même, et s’estime suffisamment distincte du reste des « bleus » pour s’en rendre autonome. Le renouvellement de la Chambre effectué en 1876, socle électoral de « la République aux républicains« , selon la formule historiographique consacrée, crée une nette majorité de gauche : environ deux cents quarante républicains modérés, et une centaine de républicains radicaux, respectivement affiliés à l’Union républicaine et  la Gauche républicaine, pour la plupart d’entre eux. La gauche est aussi majoritaire (même si moindrement) lors du renouvellement de l’année suivante, conséquence de la crise du 16-Mai, avec plus de trois cents quatre-vingt dix députés.

Les mouvements interviennent dans l’opinion et parmi les parlementaires à la gauche de l’Union républicaine, bloc gambettiste. Pour autant, il faut rappeler que la dispersion physique des communards — voire leur exécution — retarde au moins d’une décennie l’émergence du mouvement socialiste en France.

Ce sont notamment les partisans de Guesde qui sont à la manœuvre. Leur meneur est en exil continuel depuis la Commune. En effet, après avoir mené l’agitation républicaine à Montpellier et soutenu l’insurrection parisienne dans ses articles, le jeune Guesde est condamné, en juillet 1871, et fuit en Suisse. Il y poursuit une activité éditoriale riche, en publiant un ouvrage intitulé Livre rouge de la justice rurale. Documents pour servir à l’histoire d’une république sans républicains, honorant la mémoire de Charles Delescluze (1809-1871), acteur de la Commune, mais, surtout, étant proche des idées du révolutionnaire anarchiste russe Mikhaïl Bakounine (1814-1876).

L’année suivante, le périple de Guesde l’amène en Italie. Il n’est en fait de retour en France qu’en 1876, année de constitution, d’ailleurs, des premiers congrès ouvriers. Ce retour en France lui permet de donner la pleine mesure à ses projets d’activités éditoriales, prélude à son militantisme socialiste. En 1877, il fonde ainsi le premier journal marxiste français : L’Égalité. Ses idées continuent toutefois à le pourchasser, d’où son emprisonnement de nouveau, à Sainte-Pélagie (5e arrondissement de Paris).

► Le projet politique du guesdisme

En 1879, libéré, Guesde met au point son projet de formation politique marxiste : le Parti ouvrier (PO), constitué à Marseille, et dont l’acte de naissance prend le surnom d' »Immortel congrès ». Il en élabore le programme l’année suivante à Londres, aux côtés de Karl Marx (1818-1883) lui-même, et de Paul Lafargue (1842-1911), gendre du premier et membre du conseil général de l’Association internationale des travailleurs, la Première Internationale.

Dans ses bases doctrinales, résumées au sein du Programme du Parti ouvrier, ses considérants et ses articles, brochure d’environ quatre vingt-dix pages, le PO demande notamment, en dix-sept points de programme, l’abolition de toutes les lois sur la presse, les réunions et les associations, du budget des cultes, de la dette publique, de l’armée. Le parti souhaite également que la commune devienne maîtresse de son administration — cela, pour rappel, avant la loi municipale de 1884 en décidant — et de sa police, un jour de repos hebdomadaire, la surveillance des apprentis par les corporations ouvrières, un salaire minimal.

De manière intéressante à gauche, le PO veut aussi une préférence nationale dans les salaires et l’égalité de ceux-ci entre les sexes, un système de retraites, la responsabilité des patrons en matière d’accident. Protectionniste, il promeut la renationalisation des banques, chemins de fer et mines, la fin des impôts indirects.

► Un socialisme français éclaté

Le congrès du Havre du PO vient valider cet ambitieux projet, en novembre 1880. Les partisans de Guesde ne sont cependant pas les seuls à se revendiquer comme socialistes en France, bien loin de là. Cette période précédant le socialisme unifié voit de manière schématique, coexister trois formations, à partir de 1883. À la gauche du mouvement socialiste français, agissent les blanquistes du Comité révolutionnaire central (CRC), proches des anarchistes. Les guesdistes occupent l’espace central de ce monde socialiste naissant, avec le Parti ouvrier, devenu Parti ouvrier français (POF). À droite de cet ensemble, l’espace est occupé par les possibilistes de la Fédération des travailleurs socialistes (FTS), représentés par Paul Brousse, et proches du radicalisme.

Rappelons cependant, encore une fois, l’existence de véritables partis, et la plasticité de l’espace politique de l’époque. Cela concerne aussi bien les socialistes que le reste du spectre politique, d’où, par exemple, les difficultés pour estimer à l’unité près — parfois à la dizaine près — le nombre de parlementaires socialistes, à partir de 1885 et l’entrée de ceux-ci à la Chambre des députés.

Ce manque de repères fixes s’accompagne d’un net mouvement dextrogyre, qui fait progressivement passer plus à droite l’ensemble des forces politiques de gauche : les radicaux sont déportés dans les années 1870 par les opportunistes, qui voient émerger à leur gauche les premiers socialistes dans les années 1880, lesquels seront décalés plus à droite par des élus communistes, à partir des années 1920. Une intéressante citation de La France au XIXe siècle, 1814-1914, rend bien compte de ce mouvement :

« Il n’existe pas de partis politiques organisés [en France, à la fin du XIXe siècle]. La législation en est d’ailleurs en partie responsable : par peur de la puissance des congrégations religieuses catholiques, les républicains refusent de reconnaître la liberté d’association avant le début du XXe siècle. De ce fait, la vie politique française offre tout un dégradé de la droite à la gauche. Par ailleurs, un peu à l’image de l’écorce terrestre, qui se renouvelle par disparition d’une masse équivalente dans les zones de subduction, le paysage politique se renouvelle par disparition de certains groupes, à droite le plus souvent, et par apparition d’autres groupes, ce qui provoque peu à peu un reclassement. Ainsi, les républicains de gouvernement, à gauche en 1877, se retrouvent-ils nettement plus au centre dans les années 1890. »

La républicanisation rapide du régime, suscitant l’apparition de nouvelles forces toujours plus à gauche de l’échiquier, se double par ailleurs d’erreurs stratégiques des droites. Ainsi, outre les hésitations de Henri d’Artois (1820-1883), comte de Chambord, sur la question du drapeau — laquelle empêche une éventuelle restauration monarchique — les notables royalistes oscillent maladroitement entre l’opposition, le ralliement à la République ou l’abstention. De manière révélatrice, en 1881, ceux-ci refusent ainsi de présenter un candidat dans plus de deux cent cinquante circonscriptions : 47 % du total. Leur attitude est, au fond, insuffisamment politique.

Cette même année, les républicains progressent certes logiquement, mais les socialistes échouent, à commencer par le PO. Se refondant sous la forme du Parti ouvrier français (POF) en 1882, il scissionne rapidement sous l’impulsion de militants des militants de Brousse. Mais si le PO ne parvient pas encore à percer sur le terrain parlementaire, ses succès sont réels à l’échelle locale. Et les guesdistes apparaissent comme les premiers acteurs du socialisme municipal.

► Acteurs du socialisme municipal

Passant de la théorie à la pratique, le mouvement guesdiste connaît quelques succès d’estime. Ceux-ci confortent les gauches les plus avancées dans leur capacité à pouvoir exercer localement le pouvoir, sans laisser l’exclusive aux radicaux.

Le premier épisode de cette conquête se situe à Commentry, dans l’Allier. En 1882, s’y fait élire le premier maire socialiste de l’Histoire : Christophe Thivrier. Cet ouvrier de Duredat-Larequille, près de Montluçon, surnommé « Christou », est à l’origine un modeste mineur depuis ses dix ans, lui-même fils de mineur. C’est de son contact avec les patrons de la compagnie locale des Mines que naît son engagement.

Membre de la société secrète républicaine de la Marianne sous le Second Empire, il parvient à quitter la mine, pour travailler dans le bâtiment. Représentant en vue du parti républicain dans l’Allier, il est d’abord élu conseiller municipal de Commentry en 1874, avant de gagner la Mairie, sous les couleurs du POF.

Mais la victoire de Thivrier à Commentry demeure en réalité un succès isolé. Il faut attendre 1892 pour que le POF conquiert une influence électorale prédominante au sein du camp socialiste. En effet, lors des élections municipales de cette année, le parti est notamment victorieux à Roubaix, Toulon, Narbonne et Montluçon, et garde Commentry. C’est surtout au sujet de Roubaix que l’attention doit se concentrer. Ce bastion de l’industrie textile, après huit années de municipe légitimiste de Julien Lagache (1837-1902), un industriel administrant la Compagnie des Chemins de fer du Nord, est conquis par un cabaretier membre du POF, Henri Carette (1846-1911), rédacteur en chef du journal guesdiste local — Le Forçat — et élu peu avant conseiller général du Nord. L’année suivante, Guesde complète le succès de son homme par une victoire à la députation, signant les débuts d’une implantation du POF dans le Nord.

Progressivement, cette implantation s’étend, se fixant dans le monde des forges et des chantiers navals : dans la Seine (Paris et la Petite couronne), les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault, la Loire, l’Allier, l’Isère, le Rhône et la région de Montceau-les-Mines. Le POF obtient également des élus au conseil de Paris parmi l’opposition (Edmé-Charles Chabert et Edouard Vaillant, anciens communards), au conseil municipal de Toulouse, dans la majorité (Albert Bedouce). La percée la plus impressionnante du POF se situe à Lille, avec la victoire de la liste portée par Gustave Delory, en 1896.

Ces premières perspectives locales de victoire du POF contribuent d’ailleurs à un changement de certains cadres. C’est l’épisode du programme de Saint-Mandé, en mai 1896. Durant un banquet, cette avant-garde du parti théorise la possibilité de réaliser le socialisme par la voie électorale. La réélection de Guesde et l’obtention d’un groupe de dix-huit députés en 1898, semblent au reste confirmer la validité de ce postulat.

Cependant, la participation gouvernementale du socialiste indépendant Alexandre Millerand attise les conflits au sein du socialisme français. Elle achève de convaincre le POF d’en revenir au socialisme par la révolution, malgré la participation aux élections : c’est l’objet d’un manifeste que le parti publie en 1899.

Ce mouvement de repli vers l’action révolutionnaire s’accompagne paradoxalement d’un souci d’unité. Une première unification du camp socialiste français voit ainsi le jour en 1901, avec la fusion des guesdistes du Parti ouvrier français avec les blanquistes du Parti socialiste révolutionnaire et l’Alliance communiste révolutionnaire, dans une « Unité socialiste révolutionnaire » (USR), vite renommée « Parti socialiste de France » (PsDF). Le POF n’existe certes plus, mais les idées de Guesde demeurent, dans cette nouvelle structure.

► Le guesdisme au sein de la SFIO

Mais cette première unification des socialistes est de courte durée. Rapidement, ce sont non pas seulement quatre partis socialistes français, mais l’essentiel d’entre eux ou presque qui se regroupent en une structure unique. Cette unification intervient en 1905 et aboutit à la naissance de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Celle-ci fusionne le Parti socialiste de France, guesdiste, et le Parti socialiste français, jauréssien, lors du fameux « Congrès du Globe », à Paris.

La SFIO se démarque des autres partis socialistes européens par sa faible centralisation. Elle peine par ailleurs à associer ses efforts à ceux des syndicats, car ceux-ci revendiquent farouchement leur indépendance par rapport aux formations politiques, avec la Charte d’Amiens, en 1906. Des divergences apparaissent rapidement entre les anciens courants constitutifs de ce socialisme unifié, notamment sur la grève générale et la perspective d’une guerre.

► Dans et hors l’Union sacrée

Pour les socialistes de tous pays, la Première guerre mondiale est une épreuve de vérité. En France, les différentes formations politiques font front face à l’Allemagne, appelant à la guerre dans le cadre d’une « Union sacrée » qui unit l’essentiel de la société, de l’Action française à certains anarchistes. La SFIO fait logiquement partie de cette Union sacrée, même si, initialement, elle n’est pas acquise : le 28 juillet 1914, le parti publie un manifeste pacifiste intitulé À bas la guerre ! Vive la république sociale ! Vive le socialisme international !.

Mais l’assassinat de Jaurès, le 31 juillet, précipite l’union du camp socialiste dans la marche à la guerre. Dès les premiers jours d’août, cela est chose faite, d’abord par un discours de l’ancien communard Édouard Vaillant (1840-1915),  barbe blanche des gauches, parlant du soutien des socialistes à la guerre comme de « leur devoir pour la Patrie« , et, surtout, par le vote des crédits de guerre par les parlementaires de la SFIO.

Les guesdistes sont d’autant plus impliquées dans l’Union sacrée que Guesde lui-même prend part au Gouvernement, ce qui implique un changement total par rapport à la politique de non-participation gouvernementale des socialistes, depuis des décennies. Ainsi, Guesde appuie l’effort de guerre, en tant que ministre sans portefeuille, à partir de 1914. À ses côtés, entre aussi le socialiste Marcel Sembat (1862-1922), aux Travaux publics.

Guesde voit manifestement dans cette nouvelle étape de sa vie quelque chose de similaire à la position de Gambetta durant sa « guerre à outrance » contre la Prusse, ou des Jacobins durant la Révolution. Pour lui, le conflit peut précéder la révolution (« La guerre est mère de révolution« , avance-t-il en 1914). Il demande donc la victoire contre l’Allemagne, pour qu’advienne « la renaissance sociale« . Cette participation au Gouvernement ne se fait toutefois sans heurts, notamment lorsque est mise au débat l’arrestation des défaitistes.

Toutefois, compte tenu de l’enlisement du conflit les dissensions au sein du camp socialiste sur l’Union sacrée entraînent le départ logique de Guesde. Celui-ci quitte le gouvernement, en 1916.

► La fin de Guesde et du guesdisme

De facto, la fin de Guesde est pratiquement celle du guesdisme. Âgé de soixante-treize ans au terme de la guerre, il ne joue pratiquement plus aucun rôle politique au sein de la SFIO, bien que son magistère moral demeure intact. Cela est d’autant plus vrai que, Jaurès étant disparu, il est en fait la figure tutélaire des socialistes français, bien que d’autres dirigent effectivement la SFIO, une nouvelle génération qui n’a ni connu le socialisme embryonnaire du POF, ni, a fortiori, les événements de la Commune, représentée par Ludovic-Oscar Frossard (1889-1946).

Enjoué vis-à-vis de la Révolution de Février, en Russie, il émet toutefois des réserve après la prise de pouvoir des bolcheviques. Bien que marxiste, il demeure fidèle à la « Vieille maison » socialiste lors du Congrès de Tours de la SFIO, en 1920, ne rejoignant ainsi pas la scission communiste. C’est là son dernier acte militant. Guesde meurt en 1922, à Saint-Mandé.

Son souvenir, peu mobilisé par l’historiographie, ne l’est guère davantage par la SFIO puis, par le PS. Il demeure toutefois une référence estimée par les socialistes du Nord, compte tenu de sa carrière parlementaire à Roubaix. Mais, dans l’opinion commune, c’est Jaurès qui l’efface comme grand unificateur du socialisme français. En comparaison, Guesde passe comme un rigide, peu apte au rassemblement.

— Gauthier BOUCHET


BIBLIOGRAPHIE

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